mardi 5 juin 2012

«On avait dit pas les mères et pas les vêtements!»


C'est peu dire qu'il ne fait pas bon être une mère aux États-Unis. C'est en effet ce que semblent nous crier les personnages de mères de l'autre côté de l'Atlantique.

De Mad men à Desperate en passant par Dexter (et son fameux final de la saison 4), les mamans en prennent plein la tête. 

Pour ce billet, je me suis penchée plus précisément sur quatre séries, Nurse JackieUnited States of TaraWeeds et The Big C, toutes les quatre diffusées sur la même chaîne aux Etats Unis, HBO.







Un casting de mamans dépressives en or massif.

Dans Nurse Jackie, Eddie Falco (déjà la grande figure de mère dans Les Sopranos) incarne Jackie Peyton, infirmière de son état, mariée et mère de deux petites filles.

Dans United States of Tara, Toni Collette (Little miss sunshine) joue le rôle (entre autres) de Tara Gregson, mariée et mère de deux ados.

Dans Weeds, Marie-Louise Parker (The Assassination of Jesse James) est Nancy Botwin, veuve et mère de deux garçons.

Dans The Big C, Laura Linney (The Truman show, Mystic river) incarne Cathie Jaminson, mariée et mère d'un grand adolescent. 



"Ta mère, la folle"

Folles, elles le sont dans tous les sens du terme: accroc au médoc, dealeuse, personnalités multiples, cancer, mythomanie et j'en passe, les mamans qui sont au cœur de ces récits sont bardées de problèmes en tous genres et on les voit se débattre avec leurs maux au fil des épisodes. 

Présentés comme ça, on pourrait imaginer des shows pleins de drames, à faire pleurer dans les chaumières. Mais sans être non plus de franches comédies, ces séries se veulent aussi légères et divertissantes.


Un pari risqué mais réussit, grâce notamment aux personnages secondaires qui allègent le récit (pour Nurse Jackie, je pense à Meritt Wever, hilarante dans le rôle de Zooey, la jeune infirmière décalée et adorable et Peter Facinelli, le papa d'Edward dans Twillight (oui, je sais je sais...) qui est également génial dans le rôle de Cooper, médecin mégalo un poil débile).



Des mères en quête de liberté.

On ne sait plus si ces femmes sont plus victimes du mal qui les ronge ou de leurs propres familles. Et pourtant, sans être des familles modèles, ces foyer sont "normaux", avec bien souvent un mari présent et aimant (sauf dans Weeds), et des enfants pas si ingrats et qui ne se droguent pas (sauf dans Weeds, forcément). Ces cellules familiales plutôt solides cherchent à les aider et finalement semblent les étouffent plus qu'autre chose.

Chacune à leur manière (par le mensonge, la tromperie), consciemment ou non, ces femmes cherchent à s'éloigner de leurs proches. Constamment à la recherche de leur identité (très clairement avec Tara qui jongle avec ses diverses personnalités), elles semblent accrocs à une double vie qui les effraie et que pourtant elles recherchent sans cesse. En raison de ce gout pour les situations borderline, elles mettent sans arrêt en danger ce qu'elles ont de plus chers (leur couple, leur vie de famille) pour pouvoir demeurer quelque part des adolescentes éternelles, comme le double de Tara, "T", ado hystérique et provocante.

Ce ne sont plus des femmes au bord de la crise de nerfs, ce sont des femmes qui nagent en plein dedans, qui essayent de jongler avec leurs frustrations en trouvant un nouvel équilibre, parfois dangereux ou précaire.


Ces séries prennent  le risque de nous présenter des femmes insatisfaites, capables du pire et donc finalement peu appréciables. Jackie, notamment, représente vraiment l'anti-héroine par excellence qu'on adore détester et Nancy, elle aussi, a le don pour se fourrer toute seule dans des situations inextricables et entraîner tout son entourage avec elle.

Et le plus terrible, c'est qu'on se surprend à juger d'autant plus sévèrement ces femmes pour la simple raison que ce sont des mères et donc qu'elles sont censées être responsables et matures, bien plus que les hommes. Ces séries titillent donc nos idées préconçues sur la distribution des rôles au sein de la famille et cela s'avère salutaire.

En cadeau, la chanson du générique de Weeds, "Little boxes" un bijou..




Toujours côté B.O, les chansons des génériques de fin de Unites States of Tara valent également largement le détour.

dimanche 3 juin 2012

Let's dance 2/2 - Nevrose Place...

Bon, pendant que personne ne regarde, je vais faire le post sur The L.A. Complex.
Ma petite vengeance personelle...
SMASH nous proposait d'entrer dans les coulisses d'une production New yorkaise et toute l'action s'articulait autour de la comédie musicale - de très bonne qualité il est vrai.
The L.A. Complex nous fait traverser les Etats-Unis de part en part et nous voilà à Los Angeles.






Nom de la série : Smash
Date de création : 2012
Nombre de saison: 1
Chaîne de diffusion : NBC
Genre: New York, New York 

Au coeur de cette série canadienne se sont les acteurs de la vie Hollywoodienne qui sont mis en avant.
Cette série créée par Martin Gero (qui avait travaillé comme scénariste sur Bored to death)  nous fait suivre les destins croisés d'une dizaine de personnages.

Humoriste, musicien, acteur en plein boom, actrice sur le déclin, danseuse, scénariste, presque tous les métiers ayant un lien avec l'image sont représentés.
C'est un de mes gros coups de coeurs de cette saison. Car si - à l'inverse de SMASH - on ne voit (presque) rien des productions des personnages, les problématiques auxquelles ces derniers sont confrontés sont beaucoup plus fortes, les intrigues beaucoup moins attendues.
Le mot "complex" est lui même porteur de ce dont je vous parle. Ils sont tous, d'une manière ou d'une autre maltraités par ce métier, fatigués par l'image qu'ils doivent donner d'eux même, et en même temps tellement désireux d'accomplir quelque chose de grand, qu'ils en nourrissent des complexes, et nous paraissent terriblement accessibles et humains.

Je trouve ça rassurant, passionnant, drôle et extrêmement touchant.
Est-il encore nécessaire de dire que le casting est impressionnant? Pas de grosse tête d'affiche, qui ferait perdre de la crédibilité au propos, juste d'excellents acteurs, parfaitement castés.

Le point négatif de la série, c'est avant tout la photo et la réalisation. Car, si au niveau de la construction des personnages et du scénario, il y a un certain recul par rapport à l'image glamour que véhicule Hollywood, on retrouve au niveau de la réalisation une image très policée, ultra propre et colorée. Même le motel miteux dans lequel sont censés vivre les protagonistes a toujours la classe. Dommage.

Je vous en donne pour exemple le lien vers la bande annonce, que je trouve particulièrement mauvaise et qui ne rend vraiment pas hommage à cette très bonne série que je vous invite à regarder sans complexe.





Jo S.



vendredi 1 juin 2012

Let's dance! 1/2

Je sens que je vais faire un jaloux pour ce billet parce que Jonathan aurait adoré vous parler en premier des deux séries auxquelles je pense: Smash et The L.A Complex.

Ce sont encore deux nouveautés de cette année et elles sont très complémentaires : Smash se déroule à Broadway et The L.A Complex à... L.A, forcément.

Commençons par Smash.





Nom de la série : Smash
Date de création : 2012
Nombre de saison: 1
Chaîne de diffusion : NBC
Genre: New York, New York 

Autant vous prévenir tout de suite, vous allez en prendre plein les yeux et plein les oreilles durant cette première saison.

On suit le processus de création d'un « musical » sur Marylin Monroe : l'idée originelle, le casting, le workshop, l'écriture du livret, le montage financier de la production, la première... j'ai envie de dire que c'est assez réaliste, mais au vu de ma grande expérience à Broadway, je peux me tromper.

On a une seule envie en regardant Smash : assister en vrai à une représentation de « Bombshell ». 

Parce que si la série avait été créée par des français, elle se serait appelée "Succès!", elle se serait déroulée, je ne sais pas moi, disons au théâtre Mogador et on aurait vu peut être une ou deux répétitions en passant mais je ne pense pas que les scénaristes auraient créé la pièce en entier. 


Alors que les américains, ces fous furieux, oui ! Les chansons, les scènes, les chorégraphies tout existe, tout est là, c'est impressionnant et surtout, c'est bien ! Après, c'est aussi produit par Steven Spielberg donc je pense que niveau financement, ça devait aller.

Bien sur, on assiste aussi à un défilé de clichés sur le monde du théâtre et de personnages bien stéréotypés : le metteur en scène (Jack Davenport) est forcément torturé/bourreau des cœurs/colérique, la jeune comédienne (Katharine McPhee) est très ingénue, la star de cinéma (Uma Thurman) insupportable/capricieuse/mais au fond, pas du tout sûre d'elle... bon. Rien de nouveau. En même temps, les films sur le même sujet n'évitent pas ces écueils (Black Swan par exemple avec Vincent Cassel, cliché ambulant du metteur en scène pervers et manipulateur).

Concernant le casting, j'ai vraiment un problème avec Anjelica Huston, qui surjoue absolument tout et qui du coup perd toute crédibilité à mes yeux (sa love story avec un tenancier de bar frise le grand n'importe quoi) et Uma « Schweppes » Thurman qui n'a pas un personnage facile mais qui n'apporte pour le coup absolument rien à la série.

Mais à part ces quelques réticences, vraiment, c'est un excellent travail comme seuls les américains, soyons honnêtes, savent nous offrir.


Cette série est pour vous:

Si vous aimez Glee et plus largement quand ça chante et quand ça danse (bien) dans une série télévisée.


Cette série n'est pas pour vous:

Si vous ne supportez pas le milieu du théâtre
Si les comédies musicales vous donnent des boutons.


Son atout : le talent de ces deux interprètes principales : les comédiennes Katharine McPhee (Karen Cartwright) et Megan Hilty (Ivy Linn)




Cécile S.